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coccinela
Max et Flocke, ou le calme et la tempête.
coccinela
1807 messages postés
   Posté le 03-04-2008 à 15:57:01   Voir le profil de coccinela (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à coccinela   

D'abord, on écrit pour soi.
Puis, on se demande si ce qu'on écrit est correcte ou si l'on est à côté de la plaque. Si le style n'est pas trop désuet, trop enfantin.
Et, on se dit, finalement pourquoi pas se faire lire ?
Les critiques, bonnes ou mauvaises permmettent toujours de s'améliorer.
Je ne savais pas trop où les poster, donc je m'échoue dans le coin littérature, bien que cela ne soit pas du grand art, et vous laisse découvrir quelques textes, histoire d'avoir ne serait-ce qu'un avis...


Une nuit à l'hôtel...

C’était un soir. L’orage éclatait au loin dans la vallée. J’étais seule, assise sur mon lit dans ce grand hôtel. Je lisais tranquillement lorsqu’un coup de feu retentit. Je sursautais et m’approchais de la porte. Le courant se coupa, un deuxième coup de feu retentit et un éclair tinta le ciel de blanc. Je tremblais. Ma porte commença à s’ouvrir. J’avais de plus en plus peur. Tout à coup, alors que le tonnerre grondait encore au loin, le dernier éclair que je pus entrevoir fut celui du coup de feu qui me transperça la poitrine. Je m’étalais sur le tapis beige perdant mon sang goutte à goutte. Je m’en allais loin de la terre et le rire tonitruant de mon tueur retentit en écho dans ma tête.

***


Je me réveillais en sursaut. J’entendis le tonnerre gronder. Je venais de faire un cauchemar. Dans la chambre à côté, j’entendais un homme rire…
Ma chambre plongée dans le noir fut éclairée par la lumière fuyante de l’orage. Je restais pétrifiée sur mon lit. Je sentis des gouttes de sueur qui coulaient le long de ma nuque puis dans mon dos. Il fallut que je me rassure, je décidais donc d’allumer la lumière, des frissons me parcouraient à présent le corps. J’appuyais énergiquement sur l’interrupteur ce qui fit émettre à la lampe de chevet une faible lueur. La lumière éclairait à peine le lit et la grande baie vitrée qui donnait une magnifique vue de Los Angeles. Toute la ville, par cette belle nuit était furtivement éclairée toutes les quinze minutes par le fulgurant orage qui sévissait. Les tours de bureaux se dressaient fièrement vers le ciel, les tours de verres oscillaient imperceptiblement avec le vent qui se déchainait. Les rues étaient désertes, et seuls quelques sans domicile fixe arpentaient encore les trottoirs, où jonchaient les porches.
De l’autre côté de la chambre, là où se trouvait la porte d’accès à la salle de bain et une grande armoire usée, c’était la pénombre. Des ombres inquiétantes se mouvaient sur le mur, jouets des faisceaux extérieurs. J’observais cette pièce comme si ce fut la première fois que je m’y trouvais. Il y avait ce grand lit à baldaquin dans lequel je me trouvais, composé de merveilleux rideaux aux couleurs d’or et carmin. Les deux petites tables de chevet en chênes massifs et composées d’un faux tiroir laissaient reposer une photo d’enfants pour l’une et une carte postale de Flandres pour l’autre. Puis il y avait ce grand tapis beige qui recouvrait la majeure partie de l’espace qui séparait le lit de la baie vitrée. On trouvait également un petit coffre, sans doute ancien au jugé de son apparence. Il était couvert de gravure mais depuis mon arrivée je n’avais pas pris le temps d’ouvrir cette mystérieuse relique.
Soudain le rire grave de l’homme me hanta de nouveau. Il paraissait tellement proche que je ne parvenais pas à savoir s’il était bien réel ou bien simple fruit de mon imagination. J’essayais de ne plus y prêter attention et détournait mon regard du petit coffre énigmatique. Je considérais à présent la porte qui me menait aux couloirs. A la vue de celle-ci un sentiment de frayeur me parcourut. Et si un homme malveillant se trouvait derrière et attendais le moment propice pour surgir et m’assassiner… Non, vraiment il fallait que je me reprenne et la résolution d’éviter de lire des romans policier à l’avenir me parut évidente.
Je revenais à la réalité et décidais de prendre une douche. Ma peau collante due aux récentes frayeurs m’était devenue désagréable. Je quittais donc les couettes et oreillers non sans regrets pour me diriger vers la salle de bain. Le parquet était froid. Je frissonnais tout en me rapprochant de la porte. Je tâtonnais le mur à la recherche de l’interrupteur. Une substance visqueuse se répandit sur ma main, je bondis en arrière. Mais qu’est-ce-que c’était ? Je trouvais enfin le commutateur et la lumière se répandit dans la petite pièce. J’en fus d’abord éblouie car la lumière blanche contrastait terriblement avec le noir dans lequel je me trouvais jusqu’à présent. Mes yeux s’acclimatèrent petit à petit et j’amenais à hauteur de mes yeux ma main, pour observer quelle étrange substance m’avait recouvert. J’étouffais un hurlement : ma main était recouverte de sang. Je m’avançais vers le lavabo, pensant que tout cela n’était qu’une simple blague des jeunes occupant la chambre juste en face de la mienne. J’avais fait un lien stupide avec mon rêve et m’étais inquiétée pour rien. Je riais de moi, m’étant faite peur toute seule. J’allais prendre une bonne douche et me recoucher. J’approchais de la baignoire, attrapais une serviette au passage, et ouvris le rideau en plastique qui protégeait le sol des gouttes d’eau. L’odeur me sauta à la gorge et j’eu une envie irrépressible de vomir.
Cette fois-ci, j’hurlais d’horreur. Ce n’était plus une simple plaisanterie, une main pendait de la baignoire, remplie de sang. Je remontais mon regard le long du bras, l’épaule, le cou et je contemplais avec effroi ce qui se trouvait devant moi. J’étais pétrifiée et ne pouvais plus bouger. Une jeune femme baignant dans un liquide douteux, mélange d’eau et de sang. Elle était totalement défigurée et j’en concluais qu’elle avait été sauvagement assassinée. Malheureusement pour moi, je ne rêvais plus, c’était bel et bien un cauchemar éveillé.

Lorsque mes jambes arrêtèrent de flageoler, je me ruais sur le téléphone de ma chambre. Il n’y avait plus de tonalité. Je saisissais le câble de connection et rencontrais un fil sectionné.
Prenant le peu de courage qui me restait, je tentais un pied au dehors de ma suite, et filais droit vers l’ascenseur, direction la réception. La cabine grinçait et ne faisait qu’accroitre mon sentiment de malaise. Quand j’arrivais enfin en bas, je me trouvais nez à nez avec le veilleur : sans reprendre mon souffle je lui expliquais tout. A son regard j’eu tôt fait de comprendre qu’il ne croyait mots. Mais pour tenter de me calmer et m’assura qu’il d’appelait la sécurité. Nous monterions tous constater ensemble avant de prendre la décision de faire intervenir la police. Je ne voulais pas remonter. J’avais trop peur. Ils partirent donc sans moi, et je me pelotonnais dans un grand fauteuil rouge de l’accueil.

Je ne sais pas combien de temps passa. Ils vinrent me trouver et me demandèrent si j’allais bien. J’explosais de rage. Comment pouvais-je aller bien alors que le cadavre d’une femme gisait dans ma baignoire ? Ils secouèrent la tête dans un signe de négation : ils n’avaient strictement rien trouvé dans ma salle de bain et le téléphone était à sa place habituelle, correctement branché…
coccinela
Max et Flocke, ou le calme et la tempête.
coccinela
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   Posté le 03-04-2008 à 15:57:32   Voir le profil de coccinela (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à coccinela   

Essai





Elle était assise dans un petit bistro enfumé au coin d’une rue marchande. Son café noir fumait devant elle et le tourbillon provoqué par sa cuillère mourrait lentement.
Sa main resta suspendue en l’air, comme si quelqu’un l’avait tout à coup figée. Son regard était posé au-delà de la devanture du bistrot, sur les épaules d’un homme qu’il lui semblait connaitre. Elle tenta de le détailler plus distinctement à travers la poussière accumulée sur la vitre. Il avait ses vieilles bottes de cowboy pointues qui claquaient sur les pavés de la Grand Rue et qui l’avaient si souvent fait rire ; son pantalon n’avait rien de particulier, un jean user à la corde par les journées passées à travailler durement dans les champs et les prés. Son long manteau vert qui descendait à la mi-cuisse était fendu sur le derrière. Elle devina le tissu à carreaux écossais qui formait l’intérieur de la veste, pour l’avoir déjà porté en quête de chaleur, un jour de décembre. Elle laissa son regard remonter lentement le long de son dos, savourant avec plaisir des images furtives qui lui parvenaient par flash. Un torse nu, une force, un éclat de rire… Elle sourit lorsque son regard arriva à la hauteur de sa nuque. Celle-ci était protégée par le col de son pull qu’il avait relevé. Un large chapeau de guardian le protégeait des gouttes fines qui se laissaient choir sur terre en ce début d’après-midi. Elle ferma les yeux. Elle se remémora les traits de son visage, sentit presque sous ses doigts la barbe naissante qu’il cultivait. Ses yeux pétillants de malice lui souriaient derrière des petites lunettes rondes cerclées de fer. Son nez aquilin et ses petites fossettes qui se formaient lorsqu’il plaisantait la firent frémir. Dieu comme cela était étrange de le retrouver après tant d’années, inchangé, tandis qu’elle état devenu méconnaissable. Elle regarda les formes qui se dessinaient dans le reflet noir du café, puis fut prise d’une inexplicable envie de lui parler, d’évoquer avec lui ces années passées, de dépoussiérer en quelques sortes les souvenirs de leur passé et des discutions des longues ballades en forêt. Quand elle saisit son téléphone ses mains tremblèrent légèrement. Il n’avait pas bougé, le feu rouge pour les piétons ne daignant pas passé au vert, comme s’il attendait que le téléphone sonne. Elle composa son numéro et suivit impatiemment du regard le geste de sa main fouillant frénétiquement ses poches. Elle ne put réprimer un éclat de rire ; il était toujours le même, ne sachant jamais où était  ce maudit téléphone.

Il faisait un peu froid aujourd’hui. Il releva le col de son pull et ajusta son chapeau pour mieux tenter de se protéger contre le crachin qui tombait. Il fit un arrêt devant un petit bistro, hésitant à entrer boire un café. Il regarda sa montre et se décida à d’abord se diriger vers une autre boutique. L’heure ne le pressait pas particulièrement, pour une fois qu’il s’accordait quelques jours de congés. Il patientait au passage piéton que le flot de voitures fut passé lorsque son téléphone se mit à sonner. Il fouilla ses poches, pestant contre son mobile, la technologie n’étant pas son fort. Lorsqu’il eu enfin extrait l’appareil de la poche intérieur de sa veste, il le porta à son oreille.
-«  Alors toujours à la recherche de ton téléphone ?
- Carrie ! C’est bien toi ! Mais oui toujours en train de courir pour trouver ce maudit téléphone… Alors, de quel pays m’appelles-tu aujourd’hui ?!
- Je suis de retour aux racines. Dis-moi je peux t’inviter à boire un café ? Tu l’aimes toujours bien noir ?
- J’accepte avec joie de te revoir mais c’est moi qui t’invite ! Où et quand ?
- Tout de suite dans le café juste derrière toi… »

Il abaissa sa main et coupa son téléphone tout en se retournant. Il fit alors face à se petit bistro qu’il connaissait bien pour s’y être déjà réfugié. Il n’arriva cependant pas à croire que Carrie était de retour. Tout ce temps passé sans elle, avec quelques rares coups de fil pour donner signe de vie. Il s’avança vers la porte et y vit son reflet. Certes il aurait pu faire plus attention à sa tenue quand il sortait en ville mais à vrai dire, il se moquait bien de ce que pouvait penser les gens et elle, elle le connaissait, et n’en serait nullement surprise. Lorsqu’il pénétra dans le bar, un tourbillon de chaleur lui réchauffa de suite l’extrémité de ses membres légèrement engourdis. Il lança un regard circulaire et découvrit à sa gauche la jeune fille qui l’attendait. Elle avait détourné son visage de la vitre, guettant son entrée. Leurs yeux se rencontrèrent et le monde leur sembla se figer un instant. Tout deux se jaugèrent et ils virent dans les yeux de l’autre que le temps n’avait rien n’effacé des moments passés ensemble.
Il passa commande d’un café serré au serveur puis se dirigea enfin vers la petite table où était installée Carrie.
Tandis qu’il s’approchait, Carrie ressentit une sensation étrange au creux du ventre. Après tant d’années, elle retrouvait les mêmes traits chez celui qu’elle avait du quitter, il n’avait pas changé. Elle esquissa un sourire. La vision des étoiles dans ses yeux lui amena un nouveau flash. Un repas, de longs instants de silence, l’observation du ciel, la douceur de ses gestes.
Il lui rendit son sourire, lui déposa un baiser sur le front et s’assit en face d’elle après avoir ôté sa veste toute humide. Ils ne savaient pas par où commencer. Tant de choses s’étaient passées depuis leur dernière rencontre. Elle tenta un sujet banal sur le temps et il ne lui répondit pas. Il l’observa et laissa entendre un rire sonore. Elle se mit à rire aussi. Eux qui s’étaient tant moqué des gens qui parlaient météo. Eux qui réussissaient à combler des heures de téléphones sans s’être appelés depuis dix mois. Ils réussirent à reprendre un semblant de sérieux et les langues se délièrent. Carrie raconta ses voyages, ses escales, ses découvertes. Elle lui narra le ciel d’Egypte et le sable blanc des îles, puis retraça avec lui son voyage humanitaire en Inde, lui fournissant mille détails. Il l’écouta patiemment, savourant son incroyable beauté, buvant ses paroles et appréciant ses douces retrouvailles. Elle n’avait pas changé et dans le fond était resté la même. Elle avait beaucoup maigri, ses traits étaient un peu tirés, mais cela était du aux heures de vol qui la ramenaient tout juste de Bombay. Elle portait toujours ses blouses en lin et ses pantalons thaïlandais. Cela lui allait si bien.
Lorsqu’elle eut fini de lui expliquer ce qui l’avait poussée à revenir par ici, il la fixa dans les yeux. Il lui prit doucement la main et avoua qu’il était ravi qu’elle ai décidé de rentrer au pays. D’autres s’occuperaient d’aider les gens, elle pourrait enfin prendre un peu soin d’elle. Il tenta à son tour de lui décrire ce qu’avaient été les dernières années de sa vie. Il lui expliqua les changements survenus au sein de l’équipe de travail, lui décrit les paysages de leur région qu’ils avaient découvert ensemble, narrant les dernières nouvelles et lui rapportant les nouveaux chemins qu’il avait découvert dans leur coin privilégié de la forêt. Enfin il lui dépeignit la maison dont il avait fait l’acquisition. Il lui fit la description d’un tas de planches tombant en ruine.
Elle fut étonnée qu’il ai déménagé et lui demanda plus d’explications. Elle n’eut pour toute réponse qu’un sourire étrange et plein de mystère. Il finit son café tandis qu’elle regardait au-dehors. Le crachin avait cessé, et le soleil refaisait une timide apparition. Sans rien dire il prit son manteau et se leva.
-« Est-ce-que je peux te faire découvrir un vieux rêve ? »
Elle acquiesça ne sachant pas trop à quoi s’en tenir. Elle recula sa chaise dans un raclement sonore et se leva pour la suivre. En sortant, ils saluèrent le barman qui leur souhaita une bonne fin d’après-midi accompagné d’un clin d’œil qui se voulait complice. Carrie hocha les épaules et marcha sur les traces de son ami déjà dehors. Ils marchèrent silencieusement jusqu’au parking en bas de la Grand Rue, leur main ne cessant de se chercher et de se frôler.

Tandis qu’il conduisait, elle laissa son regard planer au-delà de la route. Ce chemin lui disait vaguement quelque chose, il lui semblait l’avoir déjà emprunté plusieurs fois mais elle n’arrivait pas à y replacer un souvenir précis. Elle tourna la tête dans la direction opposée, le fixant intensément. Elle se demandait ce qui allait se passer. Serraient-ils de nouveau séparer. Par quelqu’un ? Etait-ce leur destin que de se croiser simplement les jours de pluie et de se retrouver des années plus tard ? Alors qu’elle était plongée dans ses réflexions, elle ne remarqua qu’à cet instant que la radio était allumée. Elle sourit. Il l’observait et aperçu cette parenthèse qui s’ouvrait sur son visage. Il lui en demanda la raison et elle ramena à la surface une discussion vieille de plusieurs années, où alors qu’ils en étaient à l’une de leur première sortie, il avait décrété la radio inutile dans les voitures car il trouvait que cela empêchait les gens de discuter. C’était un « anti-discussion ». Alors comme cela, elle se souvenait des mots exacts qu’il avait employés, de la passion avec laquelle il défendait les sujets auxquels il adhérait. Il coupa la radio et tout deux pouffèrent.
Il prit un chemin de terre mal éclairé alors que la nuit commençait déjà à tomber. Ils furent cahotés pendant cinq minutes entre crevasses et talus avant qu’il n’immobilise le véhicule devant une vieille longère.
Ils restèrent assis ainsi pendant quelques instants, silencieux. Elle sortit la première et se dirigea vers la maison. Il attendit qu’elle s’avance encore un peu puis se décida à la rejoindre. Ensemble ils firent le tour du premier bâtiment et il lui fit découvrir l’immense corps de ferme qui se dissimulait derrière de hautes broussailles. Elle restait sans voix. Certes, il fallait entièrement rénover, exécuter de grands travaux mais l’endroit était sublime.
S’ils avaient bien eu un rêve en commun et qui avait alimenté des heures de discussions c’était ce qui se trouvait devant elle. Il se tourna vers elle et leurs mains se joignirent. Il prit une inspiration, planta ses yeux dans ceux de Carrie et l’interrogea du regard avant de se lancer.
-« Je crois que notre rêve pourrait se réaliser. Il pourrait peut-être enfin nous réunir. Aucuns travaux n’ont encore été exécutés, seules deux pièces essentielles pour vivre. Je ne sais pas ce qui m’a empêché jusqu’à maintenant de continuer. Peut-être simplement l’absence d’un être cher qui pourrait partager cela avec moi…
-On l’a imaginé tant de fois…»
Elle tenta de dissimuler les larmes qui lui montaient aux yeux mais malgré le temps qui avait défilé, il l’a connaissait et remarqua de suite ses yeux qui s’embuaient. Elle se laissa aller dans ses bras et sanglota. Tout était lié : la fatigue, la joie, les souvenirs, l’absence prolongée d’un être si cher à son cœur.
Il lui murmura quelques paroles à l’oreille qu’elle ne comprit pas immédiatement.
Ne pars plus, ne fuis plus à l’autre bout du monde.

Il la dirigea vers l’une des deux seules pièces déjà aménagées du futur gîte. L’installation était certes encore un peu spartiate, mais cela leur était bien égal. Elle s’installa sur l’accoudoir du petit canapé et observa les gestes de son compagnon. Il s’affairait à mettre de l’eau à chauffer sur le réchaud de fortune et nettoya deux tasses. La bouilloire se mit à siffler et il l’a retira prestement. L’eau bouillante fut versée sur les sachets de thé et il en apporta une tasse à Carrie. Le liquide lui brûla l’œsophage. Elle se laissa aller et repensa aux mots qu’il lui avait susurrés dans la pénombre. Reste. Cela l’avait bouleversée. Ce mot qu’il avait supplié mais qui avait été en même temps si impérieux.
Elle fut sortie de sa rêverie par la pluie qui recommençait à tomber. Elle martelait le toit ainsi que les vitres. Carrie leva les yeux de son mug. Il l’a considérait d’un œil attentif adossé contre le dossier d’une chaise. Elle se leva et déposa sa tasse pour aller se blottir dans ses bras. Un éclair zébra le ciel et le coup de tonnerre retentit presque aussitôt.
-« L’histoire de quelques minutes et nous ne pourrons plus partir d’ici, la pluie va rendre le chemin impraticable.
Elle haussa les épaules
-Nous sommes donc coincés. Au moins tu es sûr que je ne puisse pas prendre le large !
Il la regarda d’un œil amusé et déposa un baiser sur ses lèvres. Elle n’opposa aucune résistance et se laissa aller à ses embrassades et ses caresses. Les habits tombèrent au sol un à un et Carrie se laissa emporter jusqu’au lit d’appoint.

La nuit était déjà bien avancée et la tempête c’était peu à peu calmée. Ils étaient assis sur deux vieilles chaises de jardin en fer forgé, rongé par le temps et où la nature avait repris ses droits. Du lierre grimpant enfermait les pieds et commençait à prendre possession des dossiers.
Tout deux, ils fixaient les étoiles. Le fort vent avait dégagé le ciel des ses encombrants nuages. La lune brillait de mille éclats et éclairait leur visage serein. Brisant le silence, Carrie tenta de formuler une question. Elle bredouilla. Il savait depuis le début qu’ils devraient aborder le sujet ensemble, mais il ne pensait pas que ce moment arriverait si vite. Finalement ils remirent la discussion encombrante à plus tard ; pourquoi gâcher un pareil instant avec des histoires de cœur vieilles de sept ans. Il lui fit juste comprendre qu’elle n’avait pas besoin de craindre de coup de téléphone embarrassant. Ils discutèrent un peu des travaux, ce par quoi il serait bien de débuter. Une sonnerie de téléphone les interrompus. Carrie s’en voulut de ne pas l’avoir coupé et arrêta rageusement la sonnerie stridente. Elle appuya sur la touche arrêt et tenta un regard désolé du côté de son compagnon.
Elle fit face à un sourire.
-« Tes amis ne dorment jamais ? Tu n’as même pas regardé qui était la personne qui jugeait que t’appeler à trois heures du matin était tout à fait normal.
Elle savait pertinemment qu’il la testait. Il ne voulait pas souffrir et elle le comprenait tout à fait.
-« Nous non plus nous ne dormons pas très cher. Et à vrai dire, cela m’est totalement égal de savoir qui a tenté d’appeler. C’est avec toi que j’ai envie de discuter.
Elle lui fit un clin d’œil. Il hocha la tête, comprenant peut-être qu’il ne serait jamais totalement certain de pouvoir la retenir. Jamais elle n’avait tenue en place. De plus elle était plus jeune que lui. Il n’avait pas la prétention de pouvoir la comblée totalement. Pourtant il l’espérait secrètement et lorsqu’ils découvrirent émerveillés une étoile filante il fit le vœu qu’elle soit toujours heureuse. Qu’importe où son bonheur soit.
Elle frissonna à côté de lui. Ils rentrèrent donc et se recouchèrent sous les couvertures encore tièdes de leurs premiers ébats. Elle déposa sa tête sur son épaule et apprécia cette sensation de paisibilité et de calme qui émanait de lui. Il tâtonna à côté de lui et attrapa une petite télécommande.
-« Aimes-tu toujours Mozart ?
-Oui les accords de piano m’apaisent. »
Il appuya sur un bouton et ils purent entendre les premières notes d’un piano.

Il ne pouvait le deviner car la pièce était plongée dans la pénombre, mais le visage de Carrie s’était illuminé. Le cœur de l’homme qu’elle aimait battait sous ses doigts et il se souvenait de la musique qu’elle aimait à écouter dans le noir. Elle entendit son souffle devenir plus régulier et le sentit s’endormir, le bras passé autour de ses épaules. Elle était heureuse et pour une fois, appréhenda la nuit de sommeil sans se demander de quoi pourrait bien être fait le lendemain.


Un rayon de soleil chauffait son épaule. C’était une sensation des plus agréables. Son visage était enfoui dans l’oreiller, son bras droit glissé en dessous commençait à pointer les signes d’un engourdissement. Elle tendit le bras gauche à côté d’elle, souriant à l’idée de ce qu’elle y découvrirait. Mais son visage se referma et elle entrouvrit les yeux. La place à ses côtés était vide. Elle tenta de se relever sur son coude mais son bras refusa et elle retomba sur le dos. C’est alors qu’elle remarqua l’odeur de café et de pain qui se dégageait de l’autre pièce. Elle se frotta énergiquement le visage et se le va de son séant. Elle repéra une chemise et l’enfila. Elle prit la direction de la fenêtre, l’ouvrit, puis posa ses deux mains sur le rebord et inspira une grande bouffée d’air frais. Le paysage était magnifique ; la vallée offrait un spectacle grandiose. Le soleil qui se levait dardait ses rayons sur les gouttelettes déposées par la rosée, et se reflétait en centaines de minuscules arc-en-ciel. Les oiseaux piaffaient déjà et virevoltaient autour des arbustes. L’odeur de la terre humide emplie la chambre ; cela raviva de nombreux souvenirs et elle se décida à rejoindre son compagnon.

-« Eux dans leur innocence ils ont l’indécence des gens trop heureux »
La douce mélodie s’échappait du poste radio. Il fredonnait tout en préparant un plateau. Il disposait pain, beurre et confiture. Il rajouta le broc de café et celui de jus d’orange. Il n’avait pas encore remarqué sa présence dans l’embrasure de la porte tant il était absorbé par sa tâche. Il était guilleret et remerciait le destin, le hasard et même encore le ciel d’avoir permis la rencontre de la veille. Une rencontre inattendue, quasi inespérée.
Elle toussota et laissa dévoiler son plus beau sourire. Il s’approcha et la serra dans ses bras. Ses cheveux sentait bon la cannelle et il enfoui son visage dans son cou. Elle rit aux éclats, se dandinant pour tenter d’échapper à son étreinte. C’est alors seulement qu’il remarqua qu’elle portait pour tout habit une de ses chemises. Elle lui descendait à peine à la mi-cuisse et elle avait dû retourner les manches pour pouvoir laisser sortir ses mains. Les boutons du haut n’étaient pas fermés et laissaient entrevoir la peau blanche de son décolleté. Un pendentif en forme de goutte très artistique, surmonté d’une petite pierre brillait à la naissance de sa poitrine. Il l’a trouva ravissante avec ses cheveux désordonnés et ses grands yeux verts quelque peu cernés par le manque de sommeil. Il l’a prit par la main et l’entraina sur la petite terrasse puis rapporta le plateau. Ils n’avaient encore échangés mots, appréciant la présence de l’autre dans le silence de la nature qui se réveille.
Des oiseaux vinrent quémander des restes de miettes et roucoulèrent pour ce faire les plus belles de leurs mélodies. Ils obtinrent leur déjeuner et se chamaillèrent les derniers gros morceaux. Carrie débarrassa la petite table pendant qu’il finissait son café. Elle remplit une bassine d’eau et tâcha de faire un brin de vaisselle. Lorsqu’elle eut fini, elle reprit le chemin de la terrasse et encercla les épaules de son compagnon. Elle déposa un baiser dans sa nuque et attendit une réaction de sa part, et alors qu’il voulait lui en réclamer d’autres, ils furent surpris par l’arrivée d’une voiture sur le chemin de terre.
-« Sais-tu qui peux bien venir par ici à une telle heure ? »
Il n’en savait fichtrement rien et avait la ferme intention de couper court avec ce visiteur inopiné.
Il se leva et se dirigea vers le portillon branlant couvert de rouille. Ce n’était sans doute pas le moment de s’en préoccuper mais il nota mentalement qu’il faudrait le décaper. La voiture intruse fut stoppée par celle de Carrie et de son compagnon, arrêtée à la hâte la veille. Le conducteur tenta d’ouvrir sa portière entièrement mais une main en saisit le montant et la stoppa nette.
-« Que voulez-vous ?
-Bonjour, je suis là pour vous faire une offre. Je suis de l’agence…
-Cette maison n’est pas à vendre même si elle paraît délabrée. Veuillez immédiatement quitter ma propriété. Si vous veniez à insister je risquerais de devenir des plus désagréables… »
Le ton était donné, il ne laissait place à aucune réponse. Tandis que le représentant s’était à nouveau assis quelque peu dépité, la porte de l’automobile avait été refermée et le compagnon de Carrie reprenait la direction de la maison, un sourire dessiné sur les lèvres.
« Malotru ! » Le conducteur déversa encore quelques injures au sujet de l’état lamentable du chemin qui avait passablement crotté sa chaussure gauche, entreprit de faire marche arrière et repartit en quête d’autre vieilles bicoques qu’il pourrait racheter. Raser et bâtir des complexes, tel était la devise de la maison.

Carrie l’attendait souriante. Elle se moqua de son ton sec. Une chose était sûre, ils ne devraient plus être importunés par ces messieurs…Ils décidèrent de retourner en ville, chercher les sacs de Carrie à la consigne de la gare. Ils s’arrêtèrent rapidement faire quelques courses pour tenir le week-end qui approchait et passèrent à l’appartement récupérer les derniers cartons qu’il avait préparés pour améliorer la vie au gite.


Leurs mains se frôlèrent. Leurs doigts s’entrelacèrent. Des sourires s’échangèrent. Ils ne savaient pas ce qui allait advenir mais ils s’en moquaient. Simplement ils savourèrent l’instant présent. Le long apprentissage de la vie à deux et des concessions pouvaient commencer…
Membre désinscrit
   Posté le 03-04-2008 à 22:12:38   

J'ai commencer à lire le début, juste une petite remarque trop de répétition du sujet "je"au début .

Par exemple :
"L’orage éclatait au loin dans la vallée. J’étais seule, assise sur mon lit dans ce grand hôtel. Je lisais tranquillement lorsqu’un coup de feu retentit"

je le modifierais par :

"L’orage éclatait au loin dans la vallée. J’étais seule, assise sur mon lit dans ce grand hôtel en lisant tranquillement, lorsqu’un coup de feu retentit"

La suite est bien mieux construite , on rentre bien dans l'histoire.
Tanou30
Mr TINOU
Tanou30
1435 messages postés
   Posté le 04-04-2008 à 08:32:54   Voir le profil de Tanou30 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Tanou30   

Même remarque que Clo

Le style est interessant, on attend la suite........

Avis à tous les fans de Polar!!!!!!
Ethomy25
du concentré d'amour sur 4 pattes
3571 messages postés
   Posté le 05-04-2008 à 21:58:10   Voir le profil de Ethomy25 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Ethomy25   

et les droits d'auteurs vous vous les partagez

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